L’audace, un pilier dans ma créativité
- dorincebarjou
- 1 nov.
- 5 min de lecture
L’audace n’a pas toujours été présente dans tous les espaces de ma vie.
Je ne suis pas de celles qui ont osé et assumé, par exemple, de changer de prénom, de porter des tenues trop créatives ou des couleurs tranchées, ou une coupe de cheveux excentrique. Alors que j’adorais tout ça.
Je ne savais pas prendre la parole en public, sourire dans une vidéo, participer à une conversation animée, répondre à mon père, etc
Il fallait que je me cache, que je passe inaperçue, que je n’attire pas l’attention.
Cependant, je peux affirmer que je suis très courageuse. Et il y a un gap entre le courage et l’audace. L’audace implique la conscience d’un risque à surmonter.
Comment ai-je compris que la prise de risque peut être bénéfique ?
Comment me suis-je peu à peu exposée ? Où ai-je puisé l’audace ?

L’audace commence par un verbe :
OSER.
C’est ce que je répète sans cesse dans les défis CREANIM. Alors aujourd’hui, c’est à moi d’oser me dévoiler un peu avec vous ! Vous parlez de ce qui a modifié mon comportement timide.
Je nomme ainsi les attitudes qui manquent d’élan audacieux. C’est un peu caricatural et réducteur sans doute.
Le premier pas a été de réaliser que cette réalité de timidité était générée par un manque de confiance en moi. Non, un trait de caractère structurel indétrônable. J’admirais beaucoup les orateurs, leur aisance, leur réactivité pour répondre, comme lorsque l’on joue un match de tennis. Ces personnes semblaient naturellement être à l’aise, sans fournir aucun effort. Y avait-il un secret, un outil, un training pour arriver à ce que je prenais pour une performance ?
Je me souviens de mon premier vernissage où j’ai vécu en amont une angoisse terrible. Je ne voulais pas entrer dans l’arène ! Tout mon corps semblait vivre un refus d’obstacle à franchir. Sans l’aide de mon amoureux, je n’y serais jamais allée. Je m’obstinais à lui dire que ma présence n’était pas utile, que je n’avais rien d’interessant à partager, que mes peintures parlaient seules.
Cette expérience a été enseignante et douloureuse. Alors je me suis mise en chemin de la comprendre. Et je me suis engagée dans la promesse de ne plus vivre cette situation.

La solution a été de regarder à la loupe ce phénomène. Où était le risque ? Pourquoi ne pas assumer mon choix d’exposer en galerie ? Il y a eu cette prise de conscience. J’étais effrayée par le jugement potentiel des visiteurs sur mon jeune travail. Je côtoyais la peur de ne pas être suffisamment justifiée à exposer. ( ah ! La légitimité ! On en parle ? ).
La route a été un peu longue pour arriver aux vernissages légers, sans le cœur qui bat trop fort. Je n’y suis pas totalement. Je tangue mais ce n’est plus un frein à ne pas oser exposer. Je suis encore comme un acteur qui va entrer en scène. Fébrile et inquiète avant.
Le grand changement est que cela ne dure pas. Tout n’est pas acquis et j’en suis heureuse aussi. Mon tempérament d’hyper-sensible est aussi à l’œuvre dans ces moments d’exposition aux regards, aux bruits, à la foule. (Oui, aux vernissages il y a souvent beaucoup de monde .) J’aime l’idée d’être en chemin et de ne pas me reposer sur des acquis. Pour moi, cette posture entraîne une évolution active et une réflexion vivante.
Ce qui m’a beaucoup aidée à gagner en confiance, ce sont les succès dans les arts créatifs. Il y a plus de 30 ans, une amie a ouvert une voie en me proposant d’animer des ateliers pour enfants. Elle me voyait toujours emporter avec moi, un carton de matériel créatif, où que je parte en week-end ou en vacances.
Sans en prendre conscience, mes enfants et les siens ont été mes premiers « élèves » à qui j’expliquais comment faire du papier, comment habiller un couvercle de confiture, comment fabriquer une enveloppe, etc. Ma première audace est née de cet espace-là. J’ai conçu des ateliers pour enfants de 5 à 10 ans. Cela m’a beaucoup amusée et la gratification des parents a nourri la confiance en moi. Ce fut un succès. Dans un premier pan de ma vie, j’avais connu aussi des succès : examens, diplômes et avancées de carrière par concours. Je ne me suis jamais attribué les réussites. Je minimisais. Je ne méritais pas. C’était de la chance. Rien n’a nourri alors ma confiance.
En créativité, j’ose ! L’audace est là qui soulève n’importe quel frein à ne pas tester. Et plus j’ose, plus l’audace prend de l’ampleur.
Ma créativité se nourrit d’elle-même, dans une curiosité que je laisse aller.
Je mélange des matières improbables , je creuse des surfaces, je superpose les papiers, j’invente. J’ai même commencé la sculpture sur bois ! Et je me dis sans cesse que je vis des expériences enrichissantes. La joie est au rendez-vous pour moi chaque fois. Certes, il m’arrive dans mon travail d’artiste de galérer sur une œuvre à terminer ou à démarrer. Mais je ne suis plus atteinte par le découragement. J’accueille la résistance, non comme un espace à franchir, mais comme une étape nécessaire pour laisser advenir.

Je teste sans complexe car je me place dans la position du chercheur dans son laboratoire. L’explorateur, par définition n’a peur de rien. Il part à l’aventure sans attente. Seule la découverte m’anime. La surprise récompense.
Quand surgit l’accident je ris, je m’étonne, j’observe ce qui est là. À aucun moment je ne le vis comme un échec (fini le temps de me dévaloriser ! ). Je suis seule en mon laboratoire et je décide si je garde, si je montre ou si je jette le fruit de mon expérience.
Et vous confier aussi…que j’ai dû puiser dans mon réservoir d’audace pour lancer les défis CREANIM ! Mais oui, si je ne ressentais aucun doute sur mon idée ou ma légitimité à proposer les défis, je n’étais pas à l’aise pour en parler sur Instagram, seul réseau public que je pratique. Et riche de cette énergie audacieuse qui m’a offert tant de joies, je me suis lancée cette année 2025, un nouveau défi. Nous avons bâti à deux, mon partenaire de vie et moi, des échappées CREANIM chez nous.
Pour vous inviter à expérimenter la créativité dans la matière. Quitter un moment l’espace virtuel des défis CREANIM pour se retrouver en petit groupe dans mon espace ressource, chez moi. Quelle audace !
Quand je vous dis que la créativité nourrit ma confiance !
Je me croyais timide et j’ai découvert que c’était juste un manque d’audace.
Je suis devenue une audacieuse affirmée et je dis OUI à tout ce qui me rencontre, sans peur d’échouer. Parce que l’échec n’existe plus dans mon vocabulaire de créative. Je suis une chercheuse qui ose, pleinement attentive à ce qui va surgir et me surprendre.
Je prépare dans le secret de mon antre, un petit exercice pratique très concret pour exercer votre audace. Il accompagnera mon prochain article.



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