Le paquet cadeau, expression de ma créativité

Bientôt Noël et son cortège de cadeaux à emballer. Que ce soit un objet acheté ou un poème rédigé à la main, j’aime l’idée d’emballer un cadeau de façon consciente et inspirée, et surtout créative. 

La personne à qui je destine le paquet, guide mon choix de couleur, de matière, d’effet surprise. J’aime que mon paquet déclenche un wahou de joie. 

Je m’amuse beaucoup dans cet exercice et c’est vrai, j’y consacre beaucoup de temps. Je me prends à mon propre jeu. Je n’achète presque jamais de matériel. J’utilise tout ce qui est dans mes tiroirs et je recycle. C’est cela qui me plaît, comme un challenge. Faire avec ce que l’on a, ce que l’on est n’est-il pas une philosophie de vie ? J’utilise les rubans, ficelle, lacets récupérés sur les sacs de magasin. Je transforme le papier de soie et le Craft en l’imprimant de tampons ou de dessins. J’aime aussi détourner les papiers de leur usage d’origine : le calque, le papier millimétré, le papier sulfurisé, le papier journal, les pages d’une jolie revue, les chutes de papier peint. J’aime aussi chercher ce qui va rendre mon paquet unique et singulier. Un coquillage, une fleur séchée, un fruit, une photo, un grelot. Et créer l’étiquette pour identifier le destinataire. C’est une créativité sans fin.

Plus le présent est petit, plus je suis tentée de rendre le paquet un peu volumineux, voire impressionnant. Et façon poupée russe, une enveloppe dans l’enveloppe dans l’enveloppe pour reculer la découverte du présent enfermé. Je trouve que le moment d’ouvrir un paquet ajoute du cadeau au cadeau. 

Au Japon, une spécialité du paquet cadeau est que la futilité de la chose soit disproportionnée au luxe de l’enveloppe. Je me souviens de ces petits riens achetés 5€ que la vendeuse emballait avec autant de soin, de temps et de luxe que pour un bijou de valeur.

«  On dirait que c’est la boîte qui est l’objet du cadeau, non ce qu’elle contient. » écrit Rolland Barthes dans l’empire des signes.

J’ai souvent utilisé un foulard ou une jolie serviette de table pour emballer un emballage, avant même de savoir que c’était un acte inspiré du Japon. Ce tissu s’appelle un fujô et furoshiki est la technique de pliage qu’il convient d’adopter.

Les tutos fleurissent sur le net mais cela ne m’intéresse pas d’apprendre une technique. Je trouve plus amusant d’essayer seule. Alors bien sûr, souvent je tourne et retourne l’objet plusieurs fois avant de trouver le pliage qui va me satisfaire. Seul mon œil décide si c’est joli. Je trouve que c’est important de me laisser guider par mon goût. Je ressens tellement de joie dans mon acte d’emballage que ce n’est pas un souci si la ou le récipiendaire ne savoure pas la qualité de l’emballage. Bien sûr, c’est alors un peu décevant, mais cela ne ternit pas ma joie. Je ne pratique pas l’art de l’emballage pour épater et recevoir des compliments, plutôt parce que l’exercice m’offre une occasion supplémentaire de créativité et donc de joie.

Alors ? Est-ce je je vous donne envie de pratiquer cet art de l’emballage ? 

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